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Contrairement à Breguet, dont les oeuvres sont toutes signées et numérotées et dont les archives témoignent suffisamment de son génie pour qu'il ne soit pas nécessaire de s'étendre plus longtemps sur le sujet, l'œuvre de Jacques-Frédéric Houriet est fort mal connue et aucun ouvrage majeur ne lui avait été consacré jusqu'à aujourd'hui.
Il a heureusement laissé de nombreux documents qui sont aujourd'hui conservées dans diverses bibliothèques et dans les archives de Neuchâtel, de Genève et à l'Académie des Sciences de Paris.
Le calibre d'une montre est, pour l'horloger, l'équivalent de ce qu'est le patron d'un vêtement pour la couturière.

Les calibres sont de fines plaques de laiton de la dimension exacte des platines de la montre. Ces plaques sont finement gravées à la pointe sèche de l'ensemble du train de roues, avec indication du nombre de dents de chaque roue comme du nombre d'ailes des pignons.
Les trous de pivotement sont tous percés, afin que l'ouvrier chargé de l'exécution, puisse, en l'appliquant sur la future platine du mouvement, la percer avec précision et découper ses roues sans avoir à effectuer le moindre calcul.

Calibre FH 25 – Heures, minutes
et secondes concentriques

Sur les 76 calibres de montres conservés par Jacques-Frédéric Houriet, 32 ont été retrouvés. Ils sont conservés au Musée d'Horlogerie, Château des Monts, au Locle en Suisse et permettent, à l'aide de leurs descriptions, de se faire une idée précise de nombreuses montres de sa production.
Qu'elles soient simples ou à répétition, avec un échappement à roue de rencontre ou à cylindre, la plupart de ces montres sont tout à fait comparables à celles produites à cette époque dans la région de Neuchâtel. D'autres, en revanche, méritent d'être signalées pour leurs caractéristiques techniques tout à fait exceptionnelles.
Parallèlement à sa maison de commerce, à compter de 1806, Houriet se consacre de plus en plus à l'horlogerie de précision.



Dans une nouvelle manufacture qu'il fonde avec son fils Jules, il entreprend la construction des outils et instruments de mesure de précision qu'il estime indispensables pour l'exercice de cette nouvelle activités.
Il consacre aussi de plus en plus de temps à des recherches approfondies sur la compensation des variations de la température sur la marche des chronomètres et surtout sur l'isochronisme des oscillations des balanciers.
C'est sans aucun doute pour le compte de Breguet et conformément à ses instructions que Houriet réalisa ses premiers chronomètres de poche à tourbillon. Il ne présente encore aucune des caractéristiques des pièces de sa propre production.
Leur calibre est décrit sous le N° 64 et une série de 9 pièces de ce type a été livrées à Breguet en 1809. Ceci marque les débuts de la carrière chronométrique de Houriet.
Calibre FH 64 – Breguet N° 2567

Jacques-Frédéric Houriet est certainement l'horloger qui, avec Ferdinand Berthoud, a laissé le plus d'informations sur son œuvre expérimental, tant sur ses expériences que sur les outils sophistiqués et les instruments de mesure de précision qu'il a inventés, mis au point ou perfectionnés pour les conduire.
Avant même son retour au Locle en 1768, il a dirigé à Paris la fabrication d'un régulateur de précision et fait l'acquisition d'une lunette méridienne; instruments indispensables à ses yeux pour le réglage de ses montres et chronomètres. C'est ainsi qu'il a été le premier au Locle à disposer pour ses observations d'une lunette astronomique.
Les recherches et expériences qu'il a menées dans le domaine de la compensation des effets de la température sur les balanciers et l'isochronisme de leurs oscillations, on été déterminantes pour la mise au point de ses chronomètres.
Il a surtout réalisé à cet effet des dispositifs particulièrement ingénieux pour confectionner les balanciers compensés, les équilibrer avec la précision, tirer le fil d'acier ou d'or pour ses spiraux, le mesurer avec précision et le façonner sous différentes formes, dont la forme sphérique, qui avait principalement sa préférence.

Balancier d'expérience servant à trouver l'isochronisme des ressorts spiraux etc.


Mouvement d'horloge à 96 jours
Jacques-Frédéric Houriet n'était pas un pendulier, il a cependant conçu et dirigé la production de plusieurs pendules, dont deux importants régulateurs
Un second régulateur de grande précision a été conçu par Jacques-Frédéric Houriet en 1804 et 1805. Il attachait à ce régulateur une importance considérable, en raison des moyens mis en oeuvre pour sa construction, afin de réduire les frottements. La compensation des effets de la température était également assurée par un dispositif entièrement nouveau.
En premier lieu, alors qu'il était encore à Paris, il a contrôlé et suivit avec le plus grand soin, la fabrication du régulateur de grande précision, destiné à son propre atelier, pour contrôler la marche de ses montres et chronomètres. En 1768, à son retour au Locle, il avait aussi installé pour en vérifier la précision, la première lunette méridienne de la région, également rapportée de Paris.
Ce régulateur, à quantième annuel et a équation du temps, aujourd'hui conservé au Musée d'Horlogerie, Château des Monts, Le Locle, est représenté à l'arrière-plan du très beau portrait de Frédéric Houriet, peint par L. A. Grosclaude, également conservé dans le même musée.
Parmi bien d'autres instruments, Jacques-Frédéric Houriet a produit de nombreux thermomètres dont on trouve la description dans les divers documents qu'il a laissés.


Esquisse d'un thermomètre métallique adapté sur lentille pour pendule